En tant que skipper professionnel engagés et passionnés, nous n’avons pas attendu les récentes prises de conscience sur les enjeux environnementaux pour avoir une attitude responsable dans nos activités professionnelles, comme dans nos vies personnelles d’ailleurs. C’est pourquoi nous travaillons depuis des années pour proposer à nos clients des séminaires et team-buildings des plus éco-responsables, ayant une empreinte carbone la plus faible possible. Nous avons souhaité ici avoir une 1ere estimation de l’émission carbone d’une prestation de séminaire à la voile chez Team Winds.
Nous avons souhaité ici essayer d’avoir une 1ere approche du bilan carbone d’un séminaire ou team-building type. Nous avons opté pour une approche simple et rationnelle, en utilisant les outils de calcul d’émission carbone officiels mis à disposition par l’ADEME (Agence nationale de la transition écologique, ministère de l’écologie) et par l’UNIMEV (l’union française des métiers de l’événement).
Pour cela, nous sommes partis d’un cas pratique type, celui d’une entreprise parisienne qui souhaite embarquer ses 50 collaborateurs sur une journée complète de team-building voile à Marseille avec nos services. Le déplacement est prévu en TGV direct Paris-Marseille, le séminaire se déroulant sur 2 jours, incluant une nuit d’hôtel, 3 repas, et des déplacements intra-Marseille en métro. Précisons enfin qu’avec une jauge de 7 personnes par bateau, les 50 collaborateurs seront embarqués sur 8 de nos voiliers.
Notre analyse s’est portée sur les 3 grands domaines que sont les transports, le réceptif et la prestation en elle-même. Toutes les sources utilisées sont citées en fin d’article et nous nous serons ravis d’échanger sur ces sujets avec vous en fonction de vos objectifs en termes de RSE et de votre culture d’entreprise.
1/ Les transports :
Dans le secteur événementiel, le transport est très souvent le principal poste émetteur de carbone. L’avion doit être évidemment oublié, il représente 11% des émissions annuelles de CO2 d’un Français « moyen »…mais 91% du bilan carbone d’un séminaire « moyen » !!
Le transport en TGV est très peu producteur d’émission carbone. En effet, juste après le vélo mécanique, et très loin derrière tous les autres modes de transport (bus, voiture, et même co-voiturage), les déplacements en TGV sont idéals pour un séminaire.
Ainsi, un A/R Paris-Marseille et ses 1600 km ne vont émettre que 4,7kg de CO₂e. Les 50 collaborateurs devraient donc émettre 235 kg de CO₂e pour leur TGV.
Les transports urbains sont également très peu émetteurs de carbone. Les 4 trajets moyens en métro ou tramway dans Marseille pour se rendre au Vieux-Port depuis son hôtel ou aller au restaurant le soir sont estimés a 0,04 kg CO₂e. Ainsi, pour 50 personnes, seulement 2kg de CO₂e doivent etre produits.
2/ Hotellerie & Restauration :
Une nuit dans un hôtel de classe moyenne est estimée par l’ADEME produire 4,3kg de CO₂e. Cela inclut la consommation d’énergie (49% de l’impact), les services d’entretien, le déplacement du personnel ainsi que la construction des infrastructures. Les 50 chambres d’hôtel réservées pour le séminaire devraient donc produire 215 kg de CO₂e.
Pour ce qui est de la restauration, les études semblent assez précises et intègrent la production, le transport, la préparation des aliments et l’énergie utilisée dans le restaurant. Ainsi, en France, l’empreinte carbone moyenne d’un repas dans un restaurant est estimée entre 2 et 3 kg de CO₂e. Nous retiendrons une valeur de 2,5 kg CO₂e par repas, ce qui pour 50 personnes et 3 repas sur le temps du déplacement, soit 375 kg de CO₂e.
3/ La prestation en elle même :
C’est le poste le plus délicat à estimer car il doit prendre en compte les spécificités de notre entreprise.
Faut-il rappeler qu’en tant que skipper professionnel engagés et passionnés, nous n’avons pas attendu les récentes prises de conscience sur les enjeux environnementaux pour avoir une attitude responsable dans nos activités professionnelles, comme dans nos vies personnelles d’ailleurs.
Nous restons convaincus que c’est en unissant nos forces que nous pouvons relever des défis ambitieux, le premier consistant à ne pas succomber à la tentation de changer notre flotte de bateaux trop régulièrement mais de prolonger leur durée de vie. Pour cela, nous refusons les réparations rapides mais peu durables, et investissons dans des matériaux et techniques d’entretien plus coûteux mais bien plus pérennes.
Un autre défi que nous relevons et qui nous est d’ailleurs imposé par le Parc National des Calanques, réduire les déchets plastiques générés après chaque événement. Nous avons dit adieu aux bouteilles d’eau jetables pour nos équipages et aux autocollants éphémères des sponsors sur les coques. À la place, nous avons conçu des panneaux textiles réutilisables, cousus dans les grand-voiles et fixés avec des bandes velcro. Cette solution nous permet d’arborer fièrement les couleurs de vos entreprises en mer et de les réutiliser au retour, au bureau.
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Émissions directes (scope 1):
On parle ici ce des émissions carbones directement générées par les activités de l’organisation de la prestation elle-même.
Entretien des bateaux : Il convient d’analyser ici les émissions de CO₂e issues de l’entretien de nos bateaux et de l’utilisation de produits chimiques ou autres matériaux émettant des GES.
- Antifouling et primaire : Environ 3 a 5kg de CO₂e par litre
- Résine Époxy : Environ 5 à 6 kg de CO₂e par litre
- Acétone : Environ 3,125kg de CO₂e par litre
- Mastic (polyester et époxy) : Environ 2,5kg de CO₂e par litre
| Moyenne CO₂e / litre | Consommation annuelle | Total CO₂e | |
| Antifouling et primaire | 4 kg | 120 litres | 480 kg |
| Résine Époxy | 5,5 kg | 10 litres | 55 kg |
| Mastic (polyester et époxy) | 2,5 kg | 5 litres | 12,5 kg |
| Acétone | 3,125 kg | 20 litres | 62,5 kt |
| Total Annuel | 610 kg de CO₂e | ||
| Total par jour* | 2,4 kg de CO₂e | ||
(*) base de 257 jours ouvrés/an
Le changement des voiles et cordage est difficile à estimer précisément mais il est néanmoins possible de faire une approche en se référant aux analyses de cycle de vie menées sur des produits textiles similaires en fibres synthétiques, telles que le polyester. Si les cordages sont changés régulièrement, les voiles elles ont une durée de vie de 5 à 10 ans. Nous estimons ce poste a environ 500 kg de CO₂e annuel, soit 1,94 kg de CO₂e émis par journée.
Carburant consommé : Nos voiliers sont très peu consommateurs de carburant. Une prestation d’une journée complète demande d’allumer le moteur 1,5h.
A raison d’une consommation de 1,5l/h de gazoil, et d’un taux d’émission de 2,68 kg de CO₂e par litre, le carburant génère ainsi 6kg de CO₂e pour un bateau sur une journée de prestation, soit 48kg pour les 8 bateaux engagés.
2. Émissions indirectes (scope 2 et 3) :
On évoque ici les émissions liées aux énergies, à la fabrication des bateaux, aux bâtiments et à la gestion des déchets. Ne nous mentons pas, autant tous les autres postes sont facilement mesurables, autant ce dernier reste complexe à estimer.
Les énergies : Une sortie en voilier ne consomme quasiment aucune énergie en dehors de celle des moteurs et du gasoil de nos bateaux déjà comptabilisés pour les entrées et sorties de port. Nos bâtiments eux plafonnent au maximum à 2500 kWh annuellement, soit pour une intensité carbone moyenne estimée en France a 0,032 kg de CO₂e, notre émission est de 2500 x 0,032 kg/kWh = 80 kg de CO₂e annuel, et donc 0,32 kg de CO₂e pour un séminaire d’une journée.
Niveau déchets, notre activité ne génère quasiment aucun déchet tout au long de l’année, la plupart de ceux-ci étant recyclés (que ce soient nos contenants qui sont consignés, ou nos vieilles voiles qui repartent dans un circuit de transformation pour finir en sacs. En estimant néanmoins a 100kg de déchets annuels, et avec une moyenne de 0,5kg de CO₂e par kg de déchets moyens (papier, caron, PET etc..), nous pouvons estimer a 50kg de CO₂e notre empreinte carbone déchets.
Enfin, pour être justes, il nous faut également comptabiliser les transports aller/retour de nos équipes et des skippers pour se rendre au travail. Vous comprendrez mieux quand vous les rencontrerez mais leurs déplacements, la plupart a vélo, peuvent être quasiment négligeables. En revanche, notre base nautique étant située sur les iles du Frioul, les équipes doivent prendre une navette A/R pour aller chercher les voiliers et les convoyer jusqu’au Vieux Port pour embarquer nos clients. Il nous faut intégrer les émissions carbones générées par cette navette à moteur. A raison de 60g de CO₂e emis par km et par passager, le staff et les skippers (10 personnes en tout) produisent donc 1,8kg de CO₂e
ON RECAPITULE !
En additionnant l’ensemble des postes cités plus haut, nous pouvons avoir une 1ere idée du volume d’émission carbone d’une journée de séminaire voile chez Team Winds a Marseille pour un groupe de 50 personnes qui viendraient passer 2 jours a Marseille en TGV.
| TGV A/R Paris Marseille | 235 kg de CO₂e |
| Transports urbains | 2 kg de CO₂e |
| Hotellerie | 215 kg CO₂e |
| Restauration | 375 kg CO₂e |
| Entretien des bateaux | 2,4 kg CO₂e |
| Voile et cordages | 1,94 kg de CO₂e |
| Carburant | 48 kg CO₂e |
| Energies | 0,32 kg CO₂e |
| Déchets | 50 kg CO₂e |
| Staff | 1,8 kg CO₂e |
| TOTAL GLOBAL | 932 kg CO₂e |
| Equivalent par personne | 18,64 kg CO₂e |
Nos sources :
- https://www.touslesbateaux.fr/antifouling-pour-bateaux
- https://20ecolesdechimie.com/ecpm-reduction-de-lempreinte-environnementale-des-tp/?utm_source=chatgpt.com
- https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat/10-emissions-de-ges-de-lindustrie#:~:text=Depuis%201990%2C%20les%20%C3%A9missions%20de,sont%20tr%C3%A8s%20variables%20entre%20eux.
- https://prod-basecarbonesolo.ademe-dri.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?emissions_evitees.htm
- https://analysesetdonnees.rte-france.com/bilan-electrique-2023/emissions#Introduction
- https://www.developpement-durable-air.fr/ferry-ou-avion-lequel-pollue-le-plus/?utm_source=chatgpt.com